Siè

Siè est considéré comme le créateur, l’être suprême, la force originelle.
Dans leur cosmologie, toutes les choses — vivantes ou inertes — trouvent leur origine en Siè, et ils lui rendent hommage, notamment lors de certaines cérémonies traditionnelles.

🔹 1. Siè, le créateur suprême
→ Siè est perçu comme l’Être suprême, le maître de l’univers.

→ C’est lui qui a créé le monde, les vivants, les animaux, les plantes, les montagnes, les rivières…

→ Il est à l’origine de toutes choses, de l’ordre cosmique, de l’équilibre de la nature et de la société.

🔹 2. Un dieu distant mais présent
→ Siè n’intervient pas de manière visible dans le monde des vivants.

→ Il est plutôt perçu comme une force spirituelle, présente en toutes choses, ce que certains comparent à une « âme du monde ».

→ Cette forme de déité lointaine, difficile d’accès, a amené le peuple Bafang à s’en remettre plutôt aux ancêtres, aux esprits, et aux divinités secondaires (comme les génies de la terre, de l’eau, de la maison).

🔹 3. Rituels, prières et médiations
→ On invoque Siè indirectement, par l’intermédiaire des ancêtres ou de certains médiateurs (comme le chef traditionnel, le guérisseur, le « nganga », ou le patriarche de famille).

→ Lors de certaines cérémonies — par exemple, une grande fête, une initiation, ou une demande de pluie — le peuple Bafang s’en remet à Siè afin d’obtenir équilibre, paix, prospérité ou guérison.

🔹 4. Importance sociale et symbolique
→ La figure de Siè souligne l’unité de la communauté, le lien de tous les vivants.

→ C’est le père de toutes les générations, ce qui explique le fort respect des ancêtres, perçus comme des médiateurs entre le monde des vivants et le créateur.

🔹 5. Langue, traditions orales et noms propres
→ Siè apparaît dans certains noms propres, formules de bénédictions, prières, chansons, et contes.

→ Cette représentation de Dieu influence la morale, le droit coutumier, et le rapport de l’homme à la nature — toutes choses sont perçues comme ayant été faites par lui et donc méritant le respect.